Pomme d’api

« Par Osiris et par Apis regarde-moi, regarde-moi bien. Par Osiris et par Apis tu es maintenant… un sanglier. » (Les 12 travaux d’Astérix)

Il parait que les pommes ne font pas des chiens. Ou que les chats ne tombent jamais loin du pommier, un truc comme ça.

En parlant autour de moi, il m’a parfois semblé apercevoir des similitudes entre les difficultés rencontrées par des personnes dans leur vie amoureuse, et celles qu’elles avaient pu vivre dans leur relation avec leurs parents, ou des difficultés qu’elles avaient observé dans le couple que formaient leurs parents.

C’est assez logique. Si des parents ont du mal à exprimer de l’amour à leur enfant ou leur conjoint, cela a de bonnes chances de ne pas bien montrer à l’enfant comment exprimer de l’amour à son tour. Si des parents ne savent communiquer qu’en s’affrontant dans un combat d’ego, l’enfant aura peut-être un peu de souci à apprendre à communiquer autrement. Si les parents restent ensemble « pour les enfants » plutôt que pour eux pendant 20 ans avant de divorcer, l’enfant pourra envisager de faire la même chose, perpétuant ainsi la grande chaîne des couples qui sont ensemble « pour les enfants ».

Le comportement des parents et des autres adultes autour de nous a d’énormes impacts sur la construction de notre personnalité, sur nos habitudes profondément ancrées : c’est d’ailleurs un des sujets un peu inévitables lorsque vous allez voir un psy. Pendant cette période de construction de notre personnalité que constituent petite enfance, enfance et adolescence, on peut également être amené à développer une peur de l’abandon, une tendance à la dépendance affective ou à l’anxiété. L’hypnose régressive peut aider à analyser des comportements ancrés très profondément et complètement passés dans l’inconscient.
Le comportement des parents n’est pas toujours nourricier, et propice au développement de la petite personne qui deviendra par la suite adulte à son tour (mais pas toujours autonome pour autant). Sans aller jusque là, de petites crises émotionnelles peuvent engendrer des dysfonctionnements profonds qui entraîneront des années plus tard une dépression ou un autre trouble mental.

Parfois, quand l’exemple des parents est pris en défaut, on trouve d’autres exemples ailleurs : l’écoute active de l’adorable grand-mère, les marques d’affection de la gentille tante… Seulement, quand il s’agit de couple, il est possible qu’on ne pense plus à la grand-mère ou à la tante, et qu’on pioche plutôt dans les exemples de couples qu’on connait. Au début de notre vie amoureuse, y’en a pas forcément tant que ça. Alors la relation des parents est examinée de près.

Je me suis toujours posé des tas de questions sur le couple que forment mes parents. En voyant leurs différences de valeurs, de caractères et de centres d’intérêt, j’étais parfois surprise qu’ils continuent à rester ensemble. Leurs réponses à mes questions ne me semblaient pas convaincantes, mais ils n’avaient pas à me convaincre. Chacun prend ses propres décisions, et ce point était suffisamment clair pour moi dès le début.

A l’heure actuelle je me demande toujours en quoi leur exemple a pu influencer ma façon d’aborder les relations amoureuses, et si les problèmes que j’ai rencontrés se retrouvent tout ou partie de leur côté. Comme chez moi il s’agit de problématiques autour du polyamour, d’infidélité et d’années de mensonges, j’imagine que ce n’est pas très étonnant que j’aie du mal à y voir clair. Ces secrets sont généralement bien gardés.

Pour en revenir à la construction de mon caractère, j’ai apparemment pris un peu chez l’un, un peu chez l’autre, ce qui m’intéressait, et globalement entrepris de ne pas faire comme eux, ni ce qu’ils aimeraient, sans pour autant faire vraiment tout le contraire. De faire juste comme je veux moi, au final. Je crois que ça veut dire qu’ils se sont bien débrouillés.

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