Voici une petite foire de réponses que j’ai faites ou aurais aimé faire à des choses que j’ai vues ou entendues ces dernières années. C’est un peu en vrac 😁
Vous aviez peut-être pas de questions, mais moi j’ai des réponses 😀
« Il a peur que je me perde dans toutes ces relations. »
=> Je pense que se perdre est toujours un risque quel que soit le contexte, et cela peut arriver dans une relation monogame comme dans des styles de relations ouvertes, ou à des célibataires (comprendre, c’est déjà arrivé). Donc c’est une inquiétude qui peut se comprendre, indépendamment du contexte.
A mon sens chacun est responsable de son propre bonheur, mais aussi de s’assurer de ne pas se perdre, et ce en tout temps. Donc la seule réponse, c’est qu’il faut faire confiance à l’autre pour qu’il fasse en sorte de ne pas se perdre. Si l’un n’a pas confiance en l’autre pour ça, c’est une bonne discussion à avoir.
« Faut pas s’attacher trop vite, ça fait fuir les gens. »
Sur le même thème : « Je me demande si mon comportement fait flipper. »
=> Dans nos relations avec les autres, que ce soit au début ou n’importe quand, il faut surtout être fidèle à soi même et à ses valeurs, et se comporter en accord avec ce qu’on ressent. Moi ce qui me fait fuir, c’est les gens qui essaient d’adapter leur comportement à ce qu’ils imaginent qui va me plaire ou pas. La plupart du temps, ils ont quand même du mal à deviner ce que je pense, du coup ils se plantent et c’est plutôt contre-productif. En plus si tu me plais, ça serait quand même mieux que ça soit pour ce que tu es, plutôt que pour une image que tu essaies de projeter mais qui n’est pas toi. Et puis adopter certains comportements pour plaire, ça reste de la manipulation hein. Moi je n’aime pas me sentir manipulée.
Par contre c’est vrai que dans un couple, il y a souvent une personne qui s’attache plus vite que l’autre. Qui aime plus que l’autre. Qui désire plus que l’autre. D’ailleurs ça peut changer ou s’inverser dans le temps. En fait ça serait même un sacré hasard, que nos émotions, sensations et sentiments suivent les mêmes variations au même moment, les mêmes évolutions dans le temps, au même rythme. Le fait est que ça peut faire peur quand on s’attache vite, ou quand on ne s’attache pas vite, ou quand on sent que l’autre s’attache plus ou moins vite que soi. Plutôt que de fuir, ça serait bien qu’on en parle, qu’on se rassure, qu’on se dise que c’est OK, et que ça ne pose aucune sorte de problème en réalité.
Parce que si ta parole est bienveillante, et que tu fais attention à l’autre, tu as le droit d’être intense, de te prendre la tête par moments, d’avoir besoin d’explications ou d’être rassurée, de t’exprimer, de ressentir et d’avoir des doutes, de faire flipper ; et ça ne fera pas fuir quelqu’un qui t’apprécie pour ce que tu es.
Le principal danger si tu essaies trop de plaire à quelqu’un, c’est justement que tu te perdes. Que tu perdes ce que tu es.
« Mon mec est jaloux, lui aussi il voudrait avoir plus de gens autour de lui. »
=> S’il est jaloux de ce que tu as, il doit commencer à se rendre compte qu’il aimerait ça pour lui aussi. Bonne nouvelle! Il ne tient qu’à lui de mieux s’entourer. Et ça n’a rien à voir avec toi.
« C’est quoi la différence entre faire la cour et harceler? »
=> Pour moi c’est une affaire de consentement. Pour une même dose de petits messages ou intentions, si la personne que tu entreprends est consentante on appelle ça faire la cour, et si ça la soule c’est du harcèlement.
Comme d’habitude avec le consentement, je rappelle quelques petites règles à respecter :
Si la personne ne répond pas, ben elle ne consent pas.
Si elle dort, ben elle ne peut pas consentir non plus.
Et si elle te dit que tu la soules, et que tu n’arrêtes pas, ben c’est du harcèlement.
« Les coups de cœur c’est nul. »
=> Mais non, les coups de cœur c’est bien… le temps que ça dure. Les bonnes choses ne sont pas éternelles. On en reparlera au prochain coup de cœur si tu veux.
« Mon amoureux est injoignable, c’est insupportable, je pense à rompre. »
=> C’est une bonne occasion pour se demander pourquoi tu es tout à coup aussi dépendante d’une personne (autre que toi-même) pour ton propre bonheur. Peut-être es-tu dans une mauvaise passe en ce moment? Si tu as besoin de soutien ou d’aide, et qu’une personne précise est injoignable, alors des amis, de la famille ou des professionnels peuvent sûrement t’aider. Le mieux serait que tu retrouves une auto-suffisance dans ton bonheur, bien sûr, à plus ou moins long terme.
« Je vais attendre un peu pour discuter de certaines choses, pour ne pas ajouter à ta charge mentale. »
=> C’est pas à toi de gérer ma charge mentale, et je suis capable de te dire si on doit reparler de certaines choses plus tard. D’ailleurs si c’est moi qui initie le sujet, a priori je suis capable d’en parler maintenant. Par contre si pour toi ce n’est pas un bon moment pour en parler, tu peux me le dire, et ça sera OK.
« Ne t’inquiète pas, rien ne pourrait t’enlever de ton piédestal. »
=> Au secours! Je ne veux pas être sur un piédestal, enlève-moi de là. Je suis une personne normale, et j’estime avoir le droit d’être considérée comme telle. Ce que tu projettes sur moi, tes désirs et tes fantasmes, comprends bien que je ne partage pas forcément les mêmes. Plutôt que de m’idéaliser, apprends à me respecter, vois mes silences, et observe la distance entre nous.
« J’ai essayé de gruger et ça n’a pas marché, ça m’énerve, en plus j’étais presque pas en retard pour une fois, et franchement c’est abusé de respecter aussi bêtement les règles, et gnagnagna. »
Autre version possible : « Ahlala mon billet d’avion est annulé, mon éditeur m’a claqué dans les pattes, ils font totalement exprès pour m’embêter, mon conjoint m’a agressé et je suis furax, et j’ai plein de choses à dire sur cette personne que tu ne connais absolument pas ».
=> Je n’ai rien fait pour susciter ton énervement, et je n’ai pas demandé à me faire assommer de remarques délirantes de mauvaise foi et sans rapport avec notre relation. Si tu es incapable de reconnaître tes propres torts, intolérant vis à vis des autres, et que tes émotions négatives débordent comme ça, je te propose de te défouler sur autre chose que sur moi. Je ne suis pas forcément contre ce genre de discussion, mais demande-toi d’abord si ça m’intéresse de près ou de loin, et demande-moi aussi d’abord dans quel état je suis, et si tu peux ventiler tes émotions avec moi. En tout cas si tu le fais, j’apprécierais un minimum d’intelligence et de pertinence dans tes remarques.
« Ah bon, tu es triste parce qu’il a rompu? Bon, c’est le risque quand on pratique le polyamour… »
=> Bah non, c’est le risque quand on sort avec quelqu’un tout bêtement. Quand on s’attache à quelqu’un, on prend le risque d’être peiné si on rompt un jour. Il en va des relations exclusives comme des relations ouvertes, et les couples monogames ne sont pas à l’abri des ruptures.
Par contre c’est vrai que moi, si je perds quelqu’un, je ne perds pas tout, potentiellement. Mais ça n’empêche pas d’être triste, et d’avoir besoin de soutien lors des ruptures. Soyez gentils avec les gens qui aiment.
« Nous ne jugeons pas, mais nous ne voulons pas donner l’impression d’approuver ce que vous faites. »
Et une variante : « Nous ne te rejetons pas, mais tu n’es pas invitée. »
=> Oui donc vous jugez, et vous me rejetez, sous des airs de ne pas vouloir y toucher. Était-ce vraiment nécessaire de me transmettre ce genre de message faux, hypocrite ou juste mal écrit, ou s’agit-il de cruauté à ce stade? Enfin, cela permet au moins de clarifier l’état de nos relations futures, qui seront inexistantes.
« Quand tu multiplies les relations, tu as moins d’amour pour chacun. »
=> Ce n’est pas mon expérience, pour ce que cela vaut. Pas ce que je ressens. Au contraire, je ressens que j’ai plus d’amour à donner à chacun, plus de tolérance aussi. L’amour ce n’est pas une tarte aux pommes en fait. Par contre je pense que cette idée reçue provient d’une crainte d’un monogame qui imagine qu’en étant en relation avec un polyamoureux, il recevrait moins d’amour que s’il était en relation avec un monogame. Je dirais simplement que la disponibilité émotionnelle d’une personne tient à beaucoup de facteurs. Ne pas avoir d’autre relation peut aider, éventuellement. Bien dormir la nuit aide davantage, de mon expérience. Et si vous avez besoin d’être rassuré ou de vous sentir aimé, être le seul pour l’autre ne fera pas spécialement le job. Recevoir l’amour qu’il ou elle donne, beaucoup plus.