Les habitudes sont trompeuses

Nous sommes des créatures d’habitudes. Je ne sais pas pour vous, mais moi oui, c’est sûr. Je ne suis pas routinière ou casanière pour autant. Non, ce que je veux dire, c’est que mon cerveau est tout le temps en train d’essayer de trouver des habitudes à mettre en place, et d’optimiser celles existantes.
Parfois il s’agit de mettre en place un processus plus robuste, suite à un dysfonctionnement (du genre, personne n’a étendu le linge hier soir et il est tout moisi maintenant : prendre l’habitude de regarder dans la machine à laver quand je vais me brosser les dents).
Parfois ça se fait juste tout seul, à force d’aller d’un endroit à un autre, de simplement prendre tout le temps le même itinéraire, après avoir laissé tomber le chemin où il y a tout le temps le camion poubelle et les bouchons près de l’école (en plus comme ça, je finis par connaître le chemin et ne plus me perdre).
Parfois mon cerveau cherche, mais ne trouve pas grand chose, voire même décrète que c’est mieux de ne pas avoir d’habitude du tout (du genre, pour faire du sexe, ou n’importe quelle situation qui demande attention soutenue et flexibilité totale).

Les habitudes sont des raccourcis intellectuels, des moyens autoroutiers d’aller de A à B, qui permettent de gagner en efficience, autant qu’on perd en adaptabilité. Et dans un contexte polyamoureux, c’est aussi le moyen de se faire de grosses frayeurs au lit.
Là, vous pensez peut-être au classique prénom prononcé dans le feu de l’action et qui n’est pas le bon. Ça je crois bien que ça ne m’est jamais arrivé. Je suppose que j’arrive généralement à connecter assez de neurones pour reconnaître la personne avec qui je fais l’amour (ce qui est plutôt surprenant vu l’état de mes neurones une bonne chose, me direz-vous). Non, là où ça se corse, pour moi, c’est quand mes neurones sont dans le coaltar, et que mon cerveau commence à divaguer.

Le matin, il arrive (assez régulièrement quand même) que je ne reconnaisse pas l’endroit où je me suis endormie (généralement c’est mon lit, chez moi, c’est vrai que c’est compliqué) et surtout, que je me trompe sur la personne qui dort à côté de moi. En gros je dors à moitié , je suis persuadée que c’est Untel qui est paisiblement assoupi à côté de moi, et qui ronfle peut-être un peu… Je l’imagine tout à fait, je vois ses cheveux, je touche son bras, je reconnais la douceur de sa peau… Jusqu’à un moment où, prise d’un doute, je regarde vraiment la tête de mon compagnon de lit, et que non, en fait, c’est pas Untel, c’est Deuxtel Unautre! (est-ce que ça n’arrive qu’à moi ce genre de truc?)
Ça a au moins le mérite de me réveiller d’un coup pour de bon, pareil qu’un seau d’eau sur la tête mais en moins humide. Je me demande toujours à ce moment-là, mais mince, quand même, et si j’avais parlé et que je m’étais trompé de prénom? Ça craint! Bon sauf que quand je dors à moitié normalement je ne parle pas je parle pas trop ah si en fait je parle donc en plus c’est crédible T__T

Cela dit, c’est un désagrément mineur comparé à celui que quelques-uns de mes partenaires les plus chanceux ont eu le bonheur d’expérimenter : quand je me réveille mais pas vraiment, que je ne reconnais pas du tout la personne à côté de moi (des personnes difficiles à reconnaître il faut dire : mon époux, ou mon compagnon, en l’occurrence), et que terrifiée, je me mets à hurler.

terreur

C’est marrant, personne n’a jamais essayé de me faire la blague de se déguiser pour ne pas que je le reconnaisse au réveil, je me demande pourquoi.

Bref, tout ça pour dire que, faites attention à vos habitudes. Elles peuvent avoir des conséquences inattendues.

Auteur : polypatate

Patate polyamoureuse

3 réflexions sur « Les habitudes sont trompeuses »

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