Rêves érotiques

Les rêves sont un sujet de discussion passionnant. Au-delà des légendes, symboles et interprétations qui y sont associés, ils revêtent un caractère très personnel et intime.

Je suis ce qu’on appelle une « Grande Rêveuse », c’est-à-dire que je me rappelle de mes rêves tous les jours, ou presque, contrairement aux « Petits Rêveurs » qui ne s’en rappellent que quelques fois par mois, ou moins. Je fais également partie des personnes pouvant faire des rêves lucides, c’est-à-dire que je peux avoir conscience de mon rêve au moment où il survient, et que je peux le contrôler. Cela ne m’arrive pas très souvent, mais ce sont des moments forts, qui peuvent donner un vrai sentiment de puissance et de contrôle très satisfaisant. Le revers de la médaille, c’est que je fais aussi un peu de paralysie du sommeil lors d’épisodes assez stressants dans ma vie.

Les rêves occupent donc une place très importante dans ma vie, ils peuvent, pour certains, influencer mon humeur sur la journée qui suit, me réveiller en panique, ou encore me faire jouir. Car oui, je fais beaucoup de rêves érotiques. Enfin, je suppose que c’est beaucoup, car je ne suis pas sûre qu’il y ait des statistiques sur ce sujet-là. Ce n’est pas forcément quelque chose qu’on raconte à la pause café/thé à son travail : « ha tiens, cette nuit j’ai rêvé que je faisais un plan à trois et tu étais dedans » peut au mieux faire rire votre collègue ou votre pote, au pire vous créer des soucis. Mais pour vous donner une idée, sur une période de 4 mois, j’ai recensé (= écrit dans mon carnet à rêves) 72 rêves dont 11 liés au sexe (autant que ceux traitant de la mort, c’est Freud qui serait content). Sur une autre période plus longue, sur 90 rêves recensés, 18 parlent de sexe. Et encore, je ne les note pas tous.

Je ne crois pas être une personne spécialement portée sur le sexe, même si je me suis un peu plus ouverte sur le sujet ces dernières années, et assumé plus clairement mes kinks et ma libido. Pourtant, le sexe et la sexualité existent dans mes rêves depuis aussi longtemps que je m’en souvienne, c’est-à-dire avant mes 6 ans. A 13 ans, je rêvais de ma première fois alors que j’étais presque inculte sur le sujet. Au lycée, je rêvais de mes premiers orgasmes, qui ne sont arrivés que bien plus tard. Mes rêves ont évolué, et mes rêves érotiques aussi, par extension.

J’ai construit tout un univers dans lequel je vis des situations que j’aimerais tester dans la vraie vie, ou au contraire que je n’oserais pas essayer, même si je très curieuse. Clubs libertins, jeux de rôles, bondage, shibari, fessées, sexe sauvage ou tendre, en couple ou multiples, dans l’intimité ou devant d’autres personnes, sur un matelas ou sous l’eau… Ma vie sexuelle onirique est particulièrement riche. Les rêves érotiques « vanille » sont aussi présents, et souvent réconfortants. J’aime essayer de me rappeler de ces rêves, de les écrire pour les relire plus tard. Parfois je retombe sur des rêves oubliés, et c’est comme si je lisais une nouvelle érotique écrite juste pour moi.

Pendant mes études, j’ai compris que les contractions qui me réveillaient parfois en pleine nuit étaient des orgasmes nocturnes. Il m’a fallu beaucoup de temps et de découvertes de mon corps pour comprendre cela. Au début, j’ai cru que j’avais un problème, que c’était du stress, des crampes. Puis j’ai doucement saisi que ces sensations pouvaient être agréables et non subies si je laissais aller un peu plus les choses. Petit à petit, rêve érotique et rêve lucide se sont mêlés pour créer une combinaison délicieuse où, en phase de semi-éveil, je pouvais mentalement faire perdurer un morceau du rêve pour arriver à l’orgasme. Orgasme très différent de ceux que je peux vivre éveillée. Un orgasme très interne, très profond, et très silencieux.

Il y a des phases où j’ai plus d’orgasmes en dormant qu’en étant éveillée. Cela arrive notamment lors de périodes un peu calmes sexuellement (comme si mon esprit « comblait » un manque ou une frustration) ou encore lorsque je porte ma coupe menstruelle. Mais globalement, les rêves érotiques peuvent être plus fréquents dans certaines périodes de ma vie. Quand c’est le cas, parfois je les utilise comme un tremplin pour écrire des nouvelles, des chansons érotiques, ou découvrir d’autres sources d’inspiration, et parfois je ne fais rien de particulier.

En tout cas, faire des rêves érotiques ne devrait jamais servir d’excuse pour imposer ses envies à d’autres, et cela ne fait pas de vous une mauvaise personne non plus. Votre cerveau fait le ménage la nuit et vous fait parfois des surprises. Je pourrais apprécier mes rêves érotiques à 100%… si seulement j’avais la faculté de me rendormir juste après un orgasme nocturne. On ne peut pas tout avoir !

Aujourd’hui, j’ai intégré ces rêves comme étant une composante de ma vie, importante à mes yeux, mais qui ne doit pas m’empêcher de vivre ma sexualité ou ma vie comme je l’entends (ou de regarder quelqu’un dans les yeux sans rougir quand on a couché avec en rêve la nuit dernière…).

Et vous ? Vous rappelez-vous de vos rêves au matin ? Quelle place occupent les rêves érotiques dans votre vie, votre imaginaire, votre sexualité ?

Concevoir un site comme celui-ci avec WordPress.com
Commencer